Après la journée du 18 novembre où 2h ont été banalisées pour travailler sur le harcèlement, les élèves poursuivent leur travail.

Ils ont proposé ces photos pour le concours #NAH :

Un élève propose d’utiliser cette affiche pour le cyberharcèlement :

Voici une affiche pour contacter le 3020 réalisée par une élève :

Voici une bande dessinée réalisée par une élève :

partie 1 :

Partie 2 :

Des rédactions de textes :

Sur le cyberharcèlement :

Bonjour je m’appelle Manon et j’ai 16 ans à ce jour.

J’ai été victime de cyberharcèlement et d’agression morale.
Tout a commencé quand j’avais 14 ans. J’ai malheureusement envoyé une photo un peu dénudée à mon « petit-copain ».

Mais quelques jours plus tard je traînais sur Instagram quand j’ai aperçu la fameuse photo de moi :
– Oh mon Dieu ! NON.

Le lendemain était le jour de la rentrée scolaire, je rentrais en 3e cette année :
– Coucou Manon, me dit ma copine Zara
– Salut, ça va ? demandai-je
– Oui.. tu sais Manon ?
– Quoi ?
– J’ai vu une photo de toi dans la story de ton copain et de ses amis.
Je pensai directement à cette fameuse photo.
– Non tu n’es pas drôle arrête ! J’étais persuadée que cela ne m’arriverait jamais pourtant…
– Je te jure ! dit Zara.

La journée passa très lentement. Je sentais sur moi tous leurs regards pesants, leurs pensées, leurs chuchotements, leurs critiques.

A la fin de la journée je rentrais chez moi à pied, seule dans la rue. Puis j’ai soudainement vu des garçons de ma classe qui avaient probablement vu ma photo :
– Alors Manon, tu vas bien ? Ricanait le chef de leur bande.
J’ai tracé ma route en l’ignorant.
– Et (insulte) ! me dit Adam (chef de la bande)
– Alors comme ça tu joues les (insulte) sur les réseaux ! (Rire). Me dit Mathéo (membre de la bande).
– Ne me parlez pas ! Leur ai–je répondu en courant chez moi.
– C’est ça casse toi, pauvre ( insulte) Me cria Mathéo en tchekant Adam.

En rentrant chez moi je me suis enfermée dans ma chambre en pleurant toute la soirée.
DISCUSSION AVEC MES PARENTS :
– Manon qu’est-ce qu’il y a ? me demanda ma mère
– Manon tu m’entends ? ouvre vite cette porte ! dit mon père, inquiet.
– Non ne vous inquiétez pas, c’est juste une rupture avec mon copain.
– Oui ne t’inquiète pas Karim, dit ma mère à mon père

Alors qu’en réalité je recevais des centaine de messages d’insultes et de haine durant ces trois derniers mois. Je n’arrivais même plus à aller à l’école. J’avais développé une phobie scolaire. Mes parents m’ont donc changé de collège, mais ça n’arrangeait rien... j’avais toujours cette phobie. La psychologue du nouveau collège ainsi que mes parents m’ont dit de contacter le 3020. Grâce à cela j’ai pu parler à des psychologues spécialisés, à des anciennes personnes harcelées.

Et j’ai compris, j’ai compris que je n’étais pas seule. Aujourd’hui tout va pour le mieux.
Surtout parlez-en ! Ne restez pas dans le silence !

Sur la violence physique et la grossophobie :saynète harcèlement

le lieu : le collège
le motif : le physique d’une personne
victime:1
harceleur:1
complice :3

Bonjour je m’appelle Lucile, j’ai aujourd’hui 18 ans et j’aimerais vous raconter ce que j’ai vécu lorsque j’avais 13 ans. Si vous vivez la même chose parlez-en ou le silence vous nuira.

voici comment mon calvaire a commencé :

– Bonjour tout le monde je vous présente une nouvelle élève. Elle s’appelle Lucile soyez gentils avec elle.
– Eh t’as vu, elle est grave moche la nouvelle.
– T’as raison en plus elle est tellement grosse hahaha.
– Hahaha oui elle me dégoûte.
comme vous pouvez le constater dès le début, mon arrivée dans cette nouvelle école n’est pas super…
(après que le cours soit fini)
– Eh oh la grosse
– Hahahaha(les complices)
– Oui… ?
– Pourquoi t’es venue ici tu aurais dû aller dans un centre pour gros nan ?
Hahahah
– ...
– Allez les enfants, en classe on se dépêche.
– Oui on arrive.
– Alors les enfants, vous allez faire un travail de groupe,vous devez être quatre par groupe.
– Euh madame je n’ai pas de groupe…
– Eh bien tien tu vas dans ce groupe-ci.
– Oh non madame on veut pas de cette grosse dans notre groupe.(les complices)
– comment ça ? Ce n’est pas mon problème ! Vous allez devoir travailler ensemble.
– Eh la moche vu que tu es dans notre groupe tu feras tout le travail : il faut
bien que tu serves à quelque chose non ? Hahaha !
Ils me faisaient même faire leur travail et j’étais contrainte d’accepter à chaque fois.
– ...D’accord
(a la sortie de l’école)
– Eh il y a la grosse... venez on va la frapper...ça va être trop drôle vous allez voir…
– ouais venez on y va ?(les complices)
– eh la grosse !
– (commence à taper Lucille)
Comme je m’en doutais il n’allait pas juste m’insulter de grosse et il ont
commencé à me taper tous les jours à l’école et même en dehors.
– Aieee arrêtez s’il vous plaît …
(après avoir frappé fort Lucile)
Après m’avoir frappée, je rentrais chez moi sans rien dire... j’avais juste très mal.
– Lucile t’es rentrée ?
– Oui maman c’est moi, je vais dans ma chambre faire mes devoirs…
J’allais tout les soirs dans ma chambre et je pleurais. Je me demandais surtout pourquoi ils me faisaient subir ça.
– Comment s’est passéE ta journée ? Tu ne veux pas prendre un goûter ma
puce ?
– Ma journée s’est très bien passée et non merci je n’ai pas faim.
Bien sûr je mentais à mes parents en leur disant que tout allait bien.

Et environ 2 mois après avoir subi ce calvaire, il se passa quelque chose qui m’a sauvée de ce cauchemar. J’allais à l’école tout en sachant ce qui allait m’arriver et là…
– Eh la grosse
– ...oui ?
– Eh toi là pourquoi tu lui parles comme ça ?
– De quoi j’ me mêle toi je parle à la moche pas à toi !
– Tu lui parles pas comme ça tu t’es vu au moins avant de traiter les
autres ?
A ce moment-là je n’avais rien compris mais j’étais très reconnaissante envers la personne qui venait de me défendre.
– Pff je m’en vais il y a trop de nuls ici…
– Tu t’appelles comment ?
– Je m’appelle Lucile et toi ?
– Moi c’est Fatima, enchantée Lucile.Tu sais, j’ai vu ce qu’il s’est passé. Il ne faut pas te laisser faire…
– Oui je sais mais je ne sais pas comment faire …
– Tu sais il y a plein de façons pour que tout ça cesse. Ne t’en fais pas ! Tout d’abord il y a le numéro 3020 pour expliquer ta situation sinon tu peux en parler à quelqu’un de ta famille ou même à un professeur. On peut même en parler à la CPE.
– Oui c’est vrai mais j’ai peur.
– De quoi as-tu peur ?
– Il a dit que si je raconte quoique ce soit il me frappera encore plus fort…
– Il dit n’importe quoi ! Il ne pourra rien te faire lorsque la police lui demandera de payer une amende pour harcèlement et qu’il ira en prison.
– D’accord alors je vais en parler à mes parents ce soir et je vais aller voir la CPE dès maintenant merci…
– Il n’y a pas de quoi et n’oublie pas il faut toujours en parler et ne jamais tout garder pour soi même sinon ça peut aller très loin.
– D’accord et merci encore Fatima.

(Depuis ce jour je n’ai plus jamais été harcelée. Mon harceleur a reçu a été exclu du collège et ses complices ont été exclus durant 2 semaines).

Grâce à Fatima, j’ai compris qu’il faut toujours en parler lorsque quelque chose ne va pas. Si vous êtes victime ou même témoin de harcèlement, parlez en et ne gardez pas le silence : vous pouvez sauver des vies seulement en parlant à un adulte de ce que vous avez vu ou même subi.

Violence physique et violence verbale

Bonjour je m’appelle Nadia et j’ai 14 ans. L’histoire que je vais vous raconter est la mienne quand j’avais 12-13 ans.

Tout a commencé en 5ème. Je me faisais insulter, taper.
Mais je pensais que c’était normal car les autres aussi étaient persécutés mais eux plus doucement en rigolant avec la personne. Mais moi quand je rentrais chez moi j’avais des bleus, des rougeurs, etc …
Ma mère s’inquiétait un peu pour moi mais je la rassurais en lui disant :
– Ne t’inquiète pas c’est juste un jeu entre nous.
– D’accord Nadia mais si tu reviens encore comme ça j’irai les voir d’accord ?
– D’accord maman.

Mais toutes ces blessures physiques et morales durèrent jusqu’à la fin de l’année scolaire. Pour que ma mère ne se doute de rien et qu’elle ne me prenne pas la tête, je mettais des grands pulls et des longs tee-shirts.

Au début de l’année de 4ème nous avons pu avoir des intervenants qui nous ont sensibilisés au harcèlement. J’ai donc compris que durant mon année de 5ème j’avais été harcelée et pas qu’ un peu.
Ils nous conseillé d’aller voir la psychologue ou la CPE. C’est donc ce que j’ai fait. Ils m’ont expliqué que les harceleurs peuvent avoir une amende de 7500 euros car d’après l’article 222-33-2-2 du code pénal : Les peines pour harcèlement scolaire peuvent aller de 6 mois à 18 mois de prison (en cas de plusieurs circonstances aggravantes). Le montant de l’amende maximale est fixé à 7.500 euros. Après cela il en ont parlé à ma mère.Les personnes qui ont participé à mon harcèlement ont été punies de 2 semaines d’exclusion. A la moindre faute qu’ils feront, ils seront exclus définitivement. Ils ont de la chance car je n’ai pas porté plainte. Après cela, ils ont arrêté de s’en prendre aux personnes. Quand à moi tout allait vraiment mieux.
Ne restez pas dans le silence sinon vous vous détruirez de l’intérieure.

Violence verbale-racisme

Bonjour je m’appelle Inès et j’ai 17 ans. Si je vous parle aujourd’hui, c’est pour vous parler de mon harcèlement. Tout a commencé à la rentrée de la 5ème. J’ai dû déménager pour rejoindre ma famille en France. Avant, je vivais en Algérie, plus précisément à Alger.Du coup j’avais un accent. Je connaissais déjà l’endroit car ma famille habite ici et j’allais les rejoindre pendant les vacances. Je suis donc allée dans le même collège que ma cousine sauf que le collège était séparé en deux une partie pour les 6ème 5ème et une autre pour les 4ème 3ème. Ma cousine était en 4ème.
Le jour de la rentrée comme j’étais la seule nouvelle j’ai dû passer devant toute la classe pour pouvoir me présenter. Quand j’ai commencé à parler, tout le monde rigolait à cause de mon accent. Pour moi au début c’était juste pour rire, c’était normal mais ce n’était pas normal.
Quelques jours après la rentrée j’étais dans une permanence et quelqu’un de ma classe m’a posé des questions :
– Hé Inès
– Oui ?
– T’habitais où avant ?
– Pourquoi ?
– Juste pour savoir
– J’habitais en Algérie. Pourquoi ?
– HAHAHAHA HE LES GARS INES C’EST UNE IMMIGRÉE

Depuis ce jour les gens de ma classe ont commencé à m’insulter d’immigrée, blédarde etc... J’en parlais à personne j’avais trop peur de ce qu’ils pouvaient me faire et surtout je ne voulais pas déranger ma famille. Du coup personne ne le remarquait et tout le monde pensait que j’étais heureuse.
Quelques mois plus tard le collège faisait des travaux dans la recréation des 4ème 3ème. Ils devaient alors passer la recréation dans notre partie. Comme ma cousine en faisait partie, je la cherchais sauf que je suis tombée sur les personnes de classe qui me harcelaient

– Hé les gars regardez qui est là !
– Oh l’immigrée !
– Hé la blédarde viens !
– Non je ne viens pas
– Non ? Mais toi tu veux que je te frappe
J’ai voulu courir sauf que je n’avais pas remarqué que quelqu’un était derrière moi et je suis tombée
– HAHAHA regardez comment elle est tombée cette immigrée
– Immigrée
Je me suis levée et j’ai vu la tête de ma cousine
– Bah oui tu savais que cette bledarde vient d’Algérie. Ca se voit tu viens juste pour les papiers
– Attends...je crois que j’ai mal entendu tu viens de traiter ma cousine ou je rêve
– Cousine ?
– Hé Inès ils t’insultent tout le temps comme ça
– Bah non on rigolait hein Inès
– Je parle à toi ou à ma cousine ? Inès réponds-moi !

Au début je ne voulais rien dire. Je devais rester silencieuse car j’avais peur de ce qu’ils me feraient mais quand j’ai vu qu’ils avaient peur je me suis dit qu’ils ne me feraient rien.
– Ça fait depuis le début d’année qu’ils m’insultent comme ça.
Après que j’ai tout dit à ma cousine qui m’a accompagnée voir la principale pour tout lui raconter. Les élèves qui me harcelaient ont eu un conseil de discipline et ils ont été virés 2 semaines et ils ont changé de classe.
Le conseil que j’ai à vous donner c’est de tout le temps en parler. Si les harceleurs vous disent que ça va empirer si vous en parlez...au contraire vous allez gagner et eux ils vont avoir peur. Ne faites pas comme moi dès les premiers signes de harcèlement parlez-en !