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Au revoir là-haut : rédaction d’un élève de 301

Albert et Édouard sont deux soldats. Sur le champ de bataille, Édouard sauve Albert, victime d’un éclat d’obus, puis il est à son tour gravement blessé au visage.
Pierre Lemaitre, Au revoir là-haut (2013)

Sujet d’imagination
Après la guerre, Édouard écrit une lettre à Albert pour le remercier.
Rédigez cette lettre, en respectant les critères de ce genre (présentation, formules d’appel et de politesse).

Voici la rédaction d’un élève de 301 :

A Paris,
Le 5 juin 1935,

Cher Édouard,

Cela fait plus de 10 ans maintenant. Je ne sais pas toi, mais personnellement, ce jour-là, je ne suis pas prêt de l’oublier.
Ce jour-là, nous étions sur le champ de bataille. Lorsque les Allemands ont lancé cet obus, et que ce dernier m’a touché d’un éclat seulement. Tu étais venu me libérer et puis tu t’es également blessé.
Sache que depuis la fin de la Guerre, ma vie a énormément changé. J’ai rencontré Noémie, une jolie femme. Nous nous sommes mariés un an plus tard. Puis, elle a donné naissance à un garçon. Il est âgé de 3 ans maintenant. Il s’appelle Édouard, pour commémorer ce jour-là. Il grandit très bien !
Mais ? Où ai-je ma tête ! Revenons au sujet de la lettre et pas à ma vie sentimentale ! Je t’écris cela pour te remercier de tout ce que tu as fait. Tu as été tellement courageux... D’autres soldats n’auraient même pas eu l’idée de venir m’aider. Il y avait de grandes chances que je sois mort sur le coup.
Même si cette lettre était censée être positive... Une mauvaise nouvelle a été annoncée... Le lieutenant Pardelle est mort d’un cancer il y a de ça, cinq jours. J’étais avec lui peu avant sa mort. Nous avons pas mal parlé mine de rien ! Ne t’en fais pas, il n’avait toujours pas changé ! Toujours autant d’insultes sortant de sa bouche ! Toujours une voix très grave et imposante. Cette voix me manque déjà... Il avait soixante-quatre ans à sa mort. Sa femme s’est suicidée peu de temps après sa mort. Même si elle l’aimait beaucoup, je ne pense pas que le lieutenant aurait souhaité sa mort. Elle avait cinquante-quatre ans, elle. Il lui restait des années de bonheur devant elle. Peut-être qu’elle aurait pu se remarier et qui sait, peut-être qu’elle aurait même pu donner la vie une deuxième fois.
Je ne sais pas si toi aussi, mais tu penses quoi de l’actualité ? Après l’arrivée de Staline au pouvoir en URSS, un certain Adolf Hitler si je ne me trompe pas, est arrivé au pouvoir en Allemagne. Il y a instauré un régime semblable à celui de l’URSS. Tu penses qu’il va y avoir un conflit franco-allemand comme en 14-18 ? Je ne pense pas, et puis la France ne perdra jamais face aux Boches ! Le général Pétain sera là pour résister. Si j’ai bien compris, un certain « Front Populaire » veut faire des réformes en France... Lesquelles ? Je ne sais pas. Tu sais la politique et l’économie, c’est pas du tout le domaine où je suis à l’aise ! Moi, mon domaine... Ce sont les mathématiques ! J’en ai fait mon métier ! J’enseigne les mathématiques dans un collège, dans le 16ème. Les élèves sont plutôt sympas !
Arrêtons de parler de moi, j’étais censé écrire quelques lignes au début ! Ton travail à l’usine ça va toujours ? Et ta femme aussi va bien ? Tu m’avais dit qu’elle t’énervait... Mais... Les femmes sont toujours comme ça après tout, toujours à parler pour rien dire !
« Même si la vie est dure, il faut l’aimer » comme on dit, je suis pas le bon exemple, je sais... Mais tu prendras l’habitude.
Bon... Je pense que tu as déjà passé deux heures à lire cette lettre. Je vais te laisser tranquille !
Je vous embrasse, toi, et toute ta famille,

Albert

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